La couleur tarde à être appliquée sur les façades
A Kisangani, d’ici le 3 mars, toutes les maisons, bâtiments publics et privés des grandes artères de la commune Makiso doivent être entretenus et repeints, a décidé le maire de la ville. Mais, dans les faits, la mesure peine à être appliquée.
Selon l’arrêté urbain signé fin janvier dernier, la ville doit se faire belle. En effet, la plupart des immeubles sont vieux et délabrés. Leurs murs sont souvent noirâtres, moisis et leurs occupants pensent rarement à les entretenir. “C’est une bonne décision, car dans les villes qui se respectent, la propreté et l’entretien des bâtiments sont exigés”, apprécie Billy Bulay Kitenge, juge du Tribunal de Paix de Kisangani. “Je ne vais pas attendre mon bailleur pour rénover mon appartement, car je l’avais prévu”, affirme Stéphane Mbokani, commerçant, locataire dans le vieux bâtiment Zamundu, à la façade zébrée, proche du marché central, qui encourage la décision du maire.
En revanche, quelques dizaines de jours après l’entrée en vigueur de la mesure, les gens mobilisés, comme Stéphane, sont rares, malgré les bonnes intentions exprimées par les locataires des maisons.
Celles appartenant à l’Etat et d’autres non occupées dont les propriétaires ne sont pas sur place en inquiètent plus d’un. La décision a peu de chance d’être appliquée, avance le juge. “L’Etat ne rétrocède rien aux différentes divisions. Comment vont-elles rafraîchir les murs de leurs bâtiments ?”, s’interroge-t-il. Un autre agent du parquet de grande instance déplore que l’Etat n’entretienne pas les maisons habitées par ses agents. Certains préfèrent payer eux-mêmes les travaux de réhabilitation de leurs habitations.
D’autres Boyomais se plaignent de ne pas avoir suffisamment de moyens pour le faire. “C’est aux bailleurs de repeindre leurs maisons, pas à nous”, lâchait cet habitant du quartier Tshatshi. Ainsi, pour le juge, cette décision est bonne mais n’aura pas d’effet.
Quoiqu’il en soit , on doit tenir compte de l’état du bâtiment, de la toiture, des murs, de la qualité, du type de couleur pour l’harmonie et le confort,… avant de rénover ces immeubles. Sinon, “toutes les maisons, vieilles de plus de 50 ans, acceptent difficilement les couleurs appliquées en dépit de leur qualité”, explique Mathieu Bahonga, ingénieur en bâtiments.
Théophile Kingombe