Nsila Bita, un fonctionnaire modèle

Publié le par journalmongongo.over-blog.com

En dépit de la crise qui ronge l’administration publique, Nsila Bita, huissier de son état, reste motivé et invite ses collègues à bien faire leur travail pour contribuer à la reconstruction du pays. Un fonctionnaire modèle apprécié de tous.

 

Ses collègues du gouvernorat de province, le surnomment «sous-gouverneur». De son vrai nom Nsila Bita, marié et père de quatre enfants, est l’un des rares fonctionnaires encore très motivé à accomplir sa tâche. Ce sexagénaire fait ses premiers pas dans la fonction publique en 1979 comme cantonnier à la commune Makiso, après quelques années d’études primaires. Quelques mois plus tard, il est affecté comme jardinier à la résidence de l’ancien président Mobutu. Habile, il obtient sa nomination comme huissier au gouvernorat de province en 1990.

Habitant la rive gauche du fleuve Congo à environ 5 km de son lieu de travail, Nsila arrive pourtant toujours avant tout le monde au service. «D’habitude, j’arrive au bureau au plus tard à 6h30. Par exemple aujourd’hui je suis arrivé à 6h15, pour quitter à 16h», dit-il.  Il est rarement absent. «Je travaille comme huissier aux bureaux de deux gouverneurs et des conseillers», explique-t-il fièrement.

 

À son poste malgré son maigre salaire

En dépit de la situation précaire des fonctionnaires qui les démotivent, Nsila Bita garde le moral. Son assiduité, sa régularité et son honnêteté suscitent l’admiration de ses chefs et de ses collègues. Malgré les changements de gouverneur, il mérite toujours leur confiance. Ce qui lui vaut le sobriquet de «sous gouverneur». Son maigre salaire de 35 870 FC ne le démotive pas non plus. Seul l’amour du travail compte. «Je garde encore les bonnes habitudes qui caractérisaient l’agent de l’État. Le travail commence à 7h 30’ et  les absences non justifiées ne sont pas tolérées. Mieux vaut quitter un emploi que de bâcler le travail», estime-t-il.

Il n’est jamais sanctionné pour faute de service. «Je fais mon devoir : nettoyer les bureaux sans rien déplacer. Car parfois les chefs nous tentent en laissant, par exemple, de l’argent sur la table lorsqu’ils partent en mission». Lors des parades, les chefs le présentent aussi comme modèle aux autres fonctionnaires. «Les gouverneurs font souvent allusion à monsieur Nsila pour motiver et encourager les agents à aimer le travail», témoigne Bagone Bulupai, son collègue mécanicien. Cette conscience professionnelle lui vaut des satisfactions personnelles et des présents des autorités.

«L’actuel gouverneur m’a offert récemment 40 tôles pour reconstruire ma maison après un vélo VTT l’année passée», raconte Nsila. Toutes ces gratifications se font toujours en public pour inciter d’autres agents à travailler comme lui. «Certains agents ne travaillent que quand le chef est là. S’il est absent tantôt on ne vient pas, tantôt on repart tôt», regrette Amundala Bin Ramazani, ancien conseiller politique au gouvernorat. Selon «sous gouverneur», «les autorités doivent toujours surveiller qui fait quoi et sanctionner pour gagner le pari de la reconstruction nationale…»     

Daniel Lokulu

Publié dans Mongongo 24

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