L’hôpital de Kabondo sans eau potable depuis un an

Publié le par journalmongongo.over-blog.com

Depuis un an, l’hôpital général de référence de Kabondo, l’une des grandes institutions médicales de Kisangani, n’a pas d’eau potable. La Regideso lui a coupé l’eau pour une facture impayée de 150 milles $. Pourtant, d’une capacité de 160 lits, il héberge de nombreux malades et leurs dépendants. Ceux-ci doivent parcourir des distances importantes pour chercher de l’eau potable. «Il suffit de se mettre devant la porte principale pour découvrir leur calvaire», témoigne M. Soni, revendeur de cartes prépayées devant l’hôpital.

Bidons, seaux ou casseroles en main, garde-malades et infirmières confondus, vont demander de l’eau à ceux qui ont des robinets ou des puits dans leurs parcelles. D’autres préfèrent rentrer dans leurs familles respectives pour en chercher. Comme Marie-Jeanne qui descend de vélo avec un bidon de 20 litres  rempli d’eau.

L’hôpital possède un réservoir qui recueille l’eau de la pluie. Mais sa capacité est loin d’être suffisante car l’hôpital a aussi besoin d’eau pour faire fonctionner certains services. La situation sanitaire est inquiétante : toilettes bouchées, des matières fécales visibles un peu partout. «Nous avons du mal à mettre le pied dans ces toilettes ; elles sont très sales», déclare un malade. «Les malades se soulagent dans des sachets qu’ils jettent dans les herbes qui entourent les pavillons», constate un garde-malade. Des travaux de désherbage sont en cours pour décourager les gens de continuer à les jeter ainsi. Seules les toilettes des chambres privées sont relativement propres, en raison du nombre très limité des usagers.

Le docteur Esafe Lolongi, médecin directeur de cet hôpital, estime que son institution est un hôpital général qui devrait bénéficier d’exonérations sur les factures de la Regideso et de la Snel. Mais selon Sadala, directeur de la Regideso Kisangani, cet hôpital comme les autres services étatiques doit désormais payer l’eau. Depuis décembre 2010, les frais de consultation sont passés de 2000 à 2500 Fc, afin de payer les factures d’eau et d’électricité et ne pas être contraint de fermer l’hôpital, explique le docteur Esafe.

Christian  Uzilo

 

Publié dans Mongongo 32

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