ECHOS DE PROVINCE_40

Publié le par journalmongongo.over-blog.com

Dungu : 150 km de route réhabilités par la Monusco

La route Dungu-Faradje longue de 150 km réhabilitée par les contingents de la MONUSCO a été rouverte le 31 mai dernier. Avant ces travaux, les véhicules mettaient deux à trois semaines à faire ce trajet. Cette route relie les territoires d’Aru et de Mahagi du district de l’Ituri à celui de Dungu dans le district de Haut Uelé qui mènent vers le Soudan. C’est par cette route que viennent d’Ouganda, les produits vivriers (haricots, pommes de terre), sucre, boîtes à conserve, matériels de construction…. Selon le coordonnateur de la société civile de Dungu la réhabilitation de cette route fera baisser les prix et relever un tant soit peu le niveau de vie de la population qui ne vit que des activités agricoles. Avant la réhabilitation, le sac de ciment se vendait 50$, mais actuellement, il s’achète 30$, témoigne l’un des vendeurs de l’alimentation TAKIF dans la cité de Dungu. La bouteille de bière coûte 3000 fc, contre 5000 il y a peu, 900 fc le kilo de haricot, au lieu de 2500. Au parking de la cité, non loin du marché, des files de gros camions s’allongent à la grande satisfaction de ses habitants. Dans le temps, ils étaient escortés par les militaires, par peur des attaques de LRA si le véhicule s’embourbait. “Actuellement nous roulons à vive allure et toute sécurité”, déclare Bonaventure Babu chauffeur de  camion.

Ousmane Sylla

 

 

Bunia : Les politiciens battent campagne pour inciter à l’enrôlement

Justice Keruvi, du Mouvement Social pour le Renouveau, conseillère a la présidence de la République est allée le 29 mai de son hôtel jusqu’au centre d’inscription EPO Ville accompagnée d’une foule de partisans qui scandait les chansons de soutien. Elle a ensuite tenue un meeting au stade Lembabo en brandissant sa carte d’électeur et demandant à la population de ne pas attendre le dernier jour. “Faites vous enrôlent massivement afin que le président Kabila soit réélu”, disait-elle, faisant comme les autres politiciens des dons pour récolter des voix. Le Professeur Bilo Kamaradi de l’Institut Supérieur Pédagogique ISP/Bunia aussi du MSR s’est fait lui accompagner d’une foule des jeunes en majorité des étudiants le jour de son enrôlement. Au cours du meeting qui a suivi, il a décrié les désastres de la guerre et invité la foule à préserver la paix qui règne en Ituri surtout en cette période électorale.

Ousmane Sylla

 

 

Ubundu

A cause des machines qui tombent en panne, certains centres d’enrôlement ne fonctionnent plus. Les gens font des km pour se faire enrôler. Ils sont nombreux à se déplacer jusqu’à Ubundu, en provenance des centres d’enrôlement de Bore (16 km) et Basua (7 km) tous appartenant à des groupements différents bien que rapprochés. Au centre d’inscription de Bananguma (36 km), l’ordinateur est tombé en panne depuis le 18 mai, regrette le président de ce bureau Bukunabo, qui ajoute que les gens passent toutes les heures pour vérifier si l’informaticien qu’on attendait est arrivé. “Je ne me décourage pas, comme il nous reste encore quelques semaines”, raconte un homme avec son fusil de chasse en main, assis à côté d’un autre bureau à Basuwa.

Au centre d’enrôlement d’Ubundu, le président fait passer en premier, ceux qui viennent des centres qui ne marchent plus.

 

Fidèle Utula

Autorités politiques et société civile forcent les gens à s'enrôler

A Yafunga village (34 km d’Isangi) trois personnes, dont une femme, qui n’avaient pas de carte d’électeur ont été arrêtées et conduites au poste de police de Imbolo à 10 km de là. “On nous a gardés de 8h à 15h, avant d’être relâchés et de directement venir s’enrôler”, témoigne l’une des victimes. Depuis la tenue le 6 mai de la réunion d’évaluation des opérations d’enrôlement à l’initiative du bureau de la coordination de la société civile, les autorités politico-administratives, les partis politiques, la Ceni et la société civile s’étaient convenu de faire accompagner les opérations de mesures contraignantes. L’Administrateur du territoire a ainsi instruit les chefs des secteurs et de chefferies d’arrêter les gens qui n’ont pas cette carte à partir du 1er juin. Des messages d’intimidation sont lancés à la radio. Les forces de l’ordre contrôlent les cartes d’électeurs dans les marchés en vue de pousser expressément la population à se faire enrôler. La perception des taxes a été suspendue par l’administrateur du territoire pour que  les gens puissent s’enrôler. Les messages de sensibilisation au cours du mois de mai ont essentiellement porté sur ces arrestations. “Celui qui ne s’enrôle pas, sera exposé aux tracasseries des agents de l’ordre”, indique Guillaume Bodjala, chef de secteur Bambelota dans un message radiodiffusé. “Si on vous arrête pour refus de se faire enrôler, vous ne serez pas soutenu par les activistes des droits de l’homme”, souligne dimanche 22 mai, Jérémie Imomola, président de la société civile à la radio.

 

Evolution rapide

Du 24 au 31 mai,  plus de 30 000 électeurs se sont ainsi enrôlés pour le territoire d’Isangi. “Les données de l’ensemble du territoire ne sont pas encore arrivées faute de communication”, explique le superviseur de la CENI à Isangi. A Yangambi, Yabaondo et Mumba losuna, les grands centres, on enrôle plus de 140 personnes par jour. “Nous sommes au moins heureux car les données de ce mois faisaient peur”, note un potentiel candidat député provincial. “Certains centres comme celui de Yasangandiya nous envoyaient 35 enrôlés par semaine”, déclare le superviseur provincial.

Mais malgré cette évolution, des problèmes notables se posent encore notamment : les distances qui séparent les centres d’inscription des villages, les pannes des machines et la rupture des stocks des cartes. Depuis le 1er juin deux centres ne fonctionnent pas à cause des générateurs tombés en panne. Les agents de la Ceni impayés depuis le début des opérations ne sont plus stables sur leur lieu d’affectation. Nombreux sont ceux qui passent beaucoup de jours à Isangi pour chercher à manger dans des familles.

Joseph Bassay

 

Publié dans Mongongo 40

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